Machine inspirée de G. Froment
On n'en est encore dans la deuxième moitié des années 1860, à l'idée d'un « électromoteur oscillant » fonctionnant sur le modèle éprouvé de la machine à vapeur : un piston agissant sur un vilebrequin par l'intermédiaire d'une bielle, la force motrice n'étant pas là la vapeur mais celle d'un électro-aimant. La force magnétique agissant sur de très courte distances et ayant son maximum d'efficacité en raison inverse du carré de cette distance, les inventeurs vont s'acharner à trouver des moyens d'allonger la course utile du « piston » de fer doux, c'est le cas dans le « moteur électromagnétique à coin » de Gustave Froment, ou de multiplier par des systèmes d'engrenages les actions ponctuelles de plusieurs électro-aimants successifs au cours de la rotation de l'axe principal. Toutes ces solutions, rivalisant entre elles d'ingéniosité et d'élégance, n'amélioreront pas sensiblement le faible rendement de ces machines et n'aboutiront qu'à la création de jouets et de modèles didactiques, ce qui, après tout, est bien dans l'esprit de Verne et d'Hetzel. L'avenir est aux moteurs rotatifs (un premier, celui de Jacobi, a mu une barque sur la Néva dès 1839) : celui de Desprez, conçu vers 1870, donc pratiquement contemporain de la publication de « Vingt mille lieues sous les mers » est l'ancêtre de nos modernes moteurs électriques et envoie dès cette époque, les électromoteurs, leurs engrenages et leurs leviers, au musée.
- texte de JP Bouvet -